Bienvenue à François RUFFIN et à vous tous qui êtes venus l'écouter ce soir.
Ce que je ressens quand je lis et quand j'écoute notre invité, c'est la certitude d'avoir affaire à un homme à la fois multiple et cohérent : écrivain, journaliste, reporter souvent téméraire si l'on en juge par les rôles extrêmement "gonflés" qu'il a tenus pour entrer dans la réalité de certains milieux très fermés au commun des mortels : millionnaires de Bruxelles ou de Mégève, propriétaires de yachts, habitués des paradis fiscaux, mais aussi hommes et femmes de tous bords et de toutes conditions.
L'autre aspect, de loin le plus important, de ses travaux d'investigation est en effet son immersion quasi permanente dans les lieux où l'injustice, le mépris "décomplexé", l'inhumanité cynique, provoquent la misère et les luttes qu'elle génère : acieries de Longwy, EADS à Méaulte dans la Somme, ECCE (du groupe LVMH) à Poix du Nord, Valéo à Abbeville et une foule d'autres cas, sujets de honte, d'indignation et de saine révolte qu'il serait malheureusement trop long d'énumérer ici, vu leur foisonnement actuel.
Ce qui amené le CRéA à organiser cette conférence-débat avec François RUFFIN, c'est la lecture de son livre "La Guerre des Classes" paru en septembre 2008 aux éditions Fayard, livre qui avait été présenté dans l'émission de Daniel Mermet sur France-Inter : Là-bas si j'y suis". Cet ouvrage, d'une lucidité et d'une qualité d'écriture remarquable par sa simplicité de ton, doublée d'une documentation considérable, m'a positivement transporté au point que j'ai eu envie de le faire connaître autour de moi.
Voilà pourquoi nous accueillons ce soir parmi nous cet observateur lucide et sereinement critique de notre société.
Un conseils néanmoins : "attachez vos ceintures" car son regard est sans concession ! Mais son professionnalisme, dans le domaine de l'écrit comme de la parole, s'exerce sans aucune prétention ostentatoire : au contraire, il est empreint de rigueur et d'honnêteté intellectuelle.
Alors, soyez rassurés, car ses analyses sont marquées par le bon sens que, j'en suis sûr, nous cultivons tous.
Pour le CRéA : Charles ADELMANT.
